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France trotting
25 janvier 2013

Accident grave de voyageur

Bon, je m'étais résolue à moins parler du RER ici. Mais zut, le RER pour moi c'est 8% d'un jour complet, 12% d'une journée éveillée. Et quand je mets 3 heures pour me rendre au travail un matin, c'est humain, ça me perturbe.

Le système est d'une logique imparable et il s'apparente à une petite boule de neige lancée dans une longue pente enneigée. La boule de neige, ici, était un type qui a décidé d'en finir avec la vie. La pente très glissante, c'est l'endroit et le moment : heure de pointe matin, gare de Vincennes à la convergence des deux branches de la ligne la plus fréquentée (et saturée) d'Ile-de-France. La procédure est bien rôdée. L'accident grave de voyageur est le nom de code qui caractérisera l'incident sur les supports d'information de la RATP. Le trafic est interrompu, la station vidée, le temps de la procédure légale pour reconnaitre les faits et rendre l'espace de nouveau utilisable. On ne blague pas avec ce sujet très sérieux. Cette procédure aurait mieux fonctionné en milieu de journée, sur une autre ligne, à un autre endroit. Oui, voilà, le RER A est si saturé qu'on ne peut même plus raisonnablement augmenter la fréquence des trains. Les seules solutions qui existent sont la création d'une ligne parallèle (foncièrement impossible), l'implantation de trains à plus forte capacité (en cours mais bénéfices limités) ou l'arrêt des projets urbains qui fleurissent à Marne-La-Vallée pour ne parler que de ce côté (urbanistiquement inaudible).

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Malgré le bon niveau des correspondances à la gare de Val de Fontenay où se sont arrêtés tous les trains faute d'entrer dans Paris (une deuxième ligne RER vers Paris), l'afflux de passagers a été tel qu'au bout d'un moment, c'est la gare elle-même qui a dû être évacuée pour éviter un accident stupide telle qu'une chute sur les voies ou un malaise voyageur. Conséquence : un afflux incroyable de personnes dans la gare routière jouxtant la station, attendant un seul et même bus rejoignant Paris et ne passant... Que tous les quart d'heure (malgré quelques navettes de secours en renfort). Conséquence humaine, des râleries (logiques), beaucoup de photos sur smartphone (signe des temps) et un oubli de sa condition d'être humain à la minute où un bus arrivait (pire qu'une troupe de fans entrant dans la salle d'un concert de Justin Bieber à l'ouverture des portes pour être au premier rang).

J'ai fini par marcher jusqu'à la première station de métro, environ 4 kilomètres à pieds avec des compagnons d'infortune dont je ne connaitrai jamais je nom, mais avec qui j'ai sympathisé l'espace de quelques heures. Parce qu'il faut un bon côté à ces aventures, pour compenser l'aggravation du rhume que je me trainais et l'arrivée à 11h au bureau, je dois reconnaitre que ces événements sont parmi les seuls qui nous font sortir, nous pendulaires, de notre réserve et nous poussent à échanger. Mais heureusement qu'ils restent rares, car ce jeudi j'ai consommé mon capital compassion RER pour l'année à venir.

Quelques données intéressantes sur le sujet un peu tabou de l'accident grave de voyageur : ici.

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