Les vieilles pierres de Nantes

Nantes : voilà l'une des grandes villes de France que je n'avais jamais eu l'occasion de visiter. J'y étais déjà allée pour le travail, pas assez longtemps, pas aux bons endroits mais assez près du centre-ville pour entrevoir quelques belles pierres... Bref, c'est avec plaisir que j'ai pu prendre le temps de faire un tour dans le centre historique. Passage en revue :

Un faux-air de Haussmann : ces rues droites, ces monuments propres... Le non initié pense facilement XIXe siècle en voyant le centre de Nantes, du moins ce qui se trouve à l'Ouest du Cours des 50 otages. Et pourtant, la forme de Nantes date plutôt du XVIe au XVIIIe siècle, alors que la ville faisait fortune grâce à son port... Et grâce au commerce d'esclaves dont elle a centralisé près de la moitié. Aujourd'hui un mémorial et une documentation abondante aident à comprendre les rapports ambigus que la ville entretient avec son passé : un héritage visible dans les rues mais lourd à porter...

Bon il y a quand-même du XIXe siècle là-dedans, comme cette tour LU (Lefèvre Utile) à la gloire de l'une des plus célèbres entreprises nantaises et l'incontournable Passage Pommeraye qu'on dirait tout droit sorti d'un roman de Jules Vernes !

 

Deux époques !

Une capitale de Bretagne : difficile de manquer le château des Ducs de Bretagne, en entrée du centre-ville à côté de la gare SNCF. Bien qu'aujourd'hui située en Pays de la Loire, Nantes fut aussi bretonne que Rennes et cette forteresse qui hébergea la Duchesse Anne (future Reine de France) est là pour le rappeler. Aujourd'hui, le château abrite un musée d'histoire de la ville mais on n'est pas obligés de payer pour visiter : la cour, les douves et les remparts se parcourent librement. Une partie est même aménagée en parc public : ils ont de la chance ces Nantais !

Paris en Province ? Lors de mon premier (et bref) déplacement, j'avais particulièrement aimé l'ambiance à la fois jeune et calme de la ville. Je pensais avoir touché du doigt ce qui en fait l'une des villes les plus attractives pour les parisiens en sécession avec la capitale. Revoir Nantes pour le weekend du 14 juillet n'était peut-être pas la meilleure idée : conducteurs peu courtois, queue pour rentrer dans des restaurants (dont le service a été très inégal), culture de la branchitude chez les jeunes et les moins jeunes... C'était un peu comme si Paris déteignait sur Nantes. Même les accordéonistes moustachus qui font le tour des terrasses étaient là ! Peut-être que le Voyage à Nantes, opération qui transforme cet été la ville en terrain de jeu pour des designers et artistes contemporains, a aussi contribué à donner cette touche parisienne ?

Et pourtant, certaines des oeuvres apportées par le Voyage à Nantes ne déméritent pas, comme cette impressionnante montagne russe de chaises de café...