La Pelée sous la pluie
Qui dit Nord Martinique dit montagnes et dit bonheur pour les amateurs de rando. La reine des reliefs de l'île est bien sûr la Montagne Pelée ! Du haut de ses presque 1 400 m, elle tutoie les nuages et offre un panorama réputé. Elle est aussi tristement célèbre pour sa dernière grande éruption (1902) qui raya Saint-Pierre, alors capitale, de la carte...
Jour 2 : la Pelée nous nargue à Saint-Pierre
Aujourd'hui, le volcan est toujours actif et surveillé de près mais son sommet est accessible à pied. Plusieurs alternatives existent pour en faire l'ascension mais bonne surprise, le dénivelé n'est pas si important : les principaux départs ne laissent que 400 à 600 m à grimper, soit une petite randonnée d'une journée. Le problème par contre, c'est que la Pelée passe son année dans les nuages qu'elle attrape au passage et garde avec elle. Connaissant notre scoumoune des randonnées sur des volcans (bons souvenirs d'ici et là), l'histoire était toute tracée...
Et ça n'a pas manqué. Alors que nos premiers jours martiniquais nous ont offert une montagne exceptionnellement dégagée, nous nous sommes décidés à marcher le premier jour de pluie... Et sans doute le pire du séjour. Passé les premières centaines de mètres nous sommes entrés dans la zone de nuages, brouillard et pluie à la clé, pour ne plus en sortir. Pourtant je ne doute pas que le côté que nous avons choisi pour grimper (depuis le Prêcheur) promettait des vues splendides sur la mer des Caraïbes. Mais non, rien. Juste de l'eau, de l'eau et encore de l'eau, jusqu'à à tremper chaussures, chaussettes et intérieur du sac à dos - et en prime des coups de soleil attrapés à travers les nuages (what else ?).
Stairway to Heaven
Parce que tout n'était pas à jeter dans cette ascension, je dois reconnaître qu'il se dégage vraiment une ambiance particulière du cratère sous la pluie. L'humidité ambiante encourage un climat qui n'a rien à voir avec le reste de l'île : fougères, mousses et plantes d'alpage se propagent dans les interstices du chaos de rochers qui donne du fil à retordre à nos genoux. On devine des ravins, des fissures qui mènent directement dans le ventre de la terre et le chemin qui grimpe tout droit vers le ciel n'a pas l'air d'appartenir à notre planète... (Bon certes, si j'ai l'occasion de réessayer sans les nuages je ne dirai pas non ^^')
En bas : vue depuis le petit refuge du Chinois, qui ressemble en fait plutôt à un local poubelles téléporté dans la jungle. On s'attendrait à voir surgir des gorilles dans cette brume...