Mémoire vivante à l'Habitation Céron
Tout au Nord de la route Nord Caraïbe il y a la jungle, l'anse Céron et l'Anse Couleuvre déjà chroniqués ici lors de mes derniers séjours. Une partie maintenant bien connue de l'île pour moi... Enfin c'est ce que je croyais, jusqu'à ce qu'on décide d'occuper un après-midi à l'Habitation Céron, dont on avait vu le panneau au bord de la route sans jamais oser s'y arrêter.
On nous avait parlé d'un restaurant spécialisé dans les produits locaux et d'un beau jardin, mais il n'y a pas que ça. En fait l'Habitation Céron est à sa façon l'un des trésors cachés de Martinique.
Avant tout, c'est une ancienne habitation que la famille historiquement propriétaire ouvre au public et remet petit à petit en état avec les moyens du bord. Tout n'est pas encore visitable et la partie la plus en ruines, avec ancienne sucrerie et baraques d'artisans, n'est visible que depuis l'extérieur. Mais les anciennes cases des esclaves ont été retapées pour accueillir accueil, boutique et restaurant. La maison de maître, fermée au public car toujours habitée, domine le paysage et donne une furieuse envie de tout plaquer pour une vie loin de tout au milieu d'un jardin d'Eden.
Oui, jardin d'Eden car pour ceux qui n'en ont pas eu assez avec Balata, l'habitation Céron a un très beau parc à visiter. On sent qu'avec la jungle environnante, le défrichage est un enjeu de tous les instants ! Le clou du spectacle est un énorme Zamana (arbre à pluie) qui projette une ombre monumentale. On n'a pas envie de prendre une de ses branches mortes sur la tête... Il est en compétition cette année pour devenir le plus bel arbre de France (ce concours existe, si si, d'ailleurs vous pouvez voter ici jusqu'au 30 août).
Première photo : papayes entrain de murir !
L'autre grand attrait de ce jardin est que la nature sert aussi à faire à manger : des étangs à écrevisses accueillent le visiteur à l'entrée et au fond du parc des cacaotiers grandissent tranquillement. Ils serviront un jour à un chocolatier local, faisant revivre à l'habitation une de ses productions d'autrefois.
Fèves de cacao torréfiées
Par contre le restaurant n'étant ouvert qu'à midi, nous nous sommes contentés d'un rapide rafraichissement sur la terrasse couverte qui abritait... Une matoutou falaise un brin timide, la seule observée de ce séjour nordique. Cerise sur le gâteau, le personnel étant peu nombreux et ouvert à la discussion, nous avons pu parler ouvertement avec eux sur le passé, le fonctionnement du site et ses projets. En bref, ne peux que recommander cette visite à ceux qui viennent se baigner ou randonner jusqu'ici : elle ne coûte pas grand chose et peut être rapide (dès 30 mn) ou plus longue, selon vos affinités avec les jardins paisibles.