France - Espagne par la côte méditerranéenne
Aller en Espagne depuis la côte Vermeille, c'est tout un voyage. Déjà parce que la route sinue entre contreforts des Pyrénées et criques abritées : j'en ai déjà longuement parlé sur ce blog (entre autres ici, là ou là). Mais je n'étais encore jamais allée jusqu'à la frontière, et c'est un voyage d'une dimension supérieure, presque mystique.
Passé Collioure, Port-Vendres et Banyuls il faut braver la tramontane du cap Rederis pour atteindre la dernière ville française, Cerbère. Hasard total et ironie du sort, cette petite localité portuaire a le même nom que le chien à trois têtes qui garde l'entrée des enfers dans la mythologie grecque ! Et c'est bien une ville de frontière, comme en témoigne l'immense gare de triage ferroviaire qui mange toute l'arrière-côte. Pendant longtemps les trains se sont arrêtés ici...
En haut : la côte espagnole vue du cap Rederis, côté France / En bas : Cerbère vu depuis la route montant vers l'Espagne
Pour rejoindre l'Espagne, un dernier cap et nous redescendons sur Portbou, l'alter-ego ibérique de Cerbère. On a l'impression de passer de l'autre côté du miroir : un nom qui évoque le bout du Monde (même s'il veut en fait dire "village de pêcheurs"), une autre gare de triage impressionnante et un village tassé contre une plage abritée au fond d'une baie.
En fait cette frontière n'est pas si imperméable. Cerbère et Portbou ont pour point commun d'être des stations balnéaires difficilement accessibles depuis l'arrière-pays, mais elles communiquent relativement bien entre elles. Le TER qui longe la Méditerranée depuis Montpellier a d'ailleurs pour terminus Portbou et non Cerbère. Et lors de notre visite il y avait clairement plus de Français que d'Espagnols sur place ! Pour un vrai dépaysement il va falloir aller plus loin le long de la Costa Brava...