Une ville azuréenne 2 : résidences tentaculaires
Vous l'aurez compris à mes récents articles, la Côte d'Azur est le royaume de la propriété privée. Les logements collectifs n'y font pas exception. Mais heureusement pour l'espace public (et pour mes promenades), elles sont globalement moins accros que les maisons individuelles aux haies immenses et aux portails opaques.
En fait, les résidences collectives de la région sont de bons coins pour vivre car elles promettent une belle qualité de vie sans les coûts d'une villa haut de gamme : jardins paysagés (presque toujours), piscine (souvent), tennis et jeux pour enfants (parfois). C'est d'ailleurs dans l'une d'elles que nous avons élu domicile. Mais par rapport à mon quartier de Marne-la-Vallée, qui accueillait lui aussi beaucoup de résidentiel collectif, l'emprise des espaces privés est bien plus large : derrière leur portail, les plus grandes peuvent inclure tout un réseau de voies privées avec dos d'âne, stationnement de bord de route, trottoirs et panneaux de circulation. Je ne sais pas à partir de quand on peut officiellement parler de gated communities (gare aux comparaisons franco-américaines !), ce qui est sûr en revanche c'est que tout le monde ici aime vivre coupé de l'espace public.
Lors de mes sorties je ne peux pas rater les résidences car elles sont disséminées partout du front de mer à l'autoroute (qu'on peut considérer comme la première limite de l'arrière-pays). Et ce n'est pas fini, car le logement collectif est celui qui se développe actuellement, boosté par les prix élevés du foncier : il mange progressivement anciennes propriétés agricoles et zones pavillonnaires. Sans que ça n'évolue à la vitesse de Marne la Vallée, on pressent que la ville sera ici de plus en plus dense.
Quoi qu'il en soit, ces résidences ont leur charme : j'aime regarder leur architecture qui témoigne des différentes décennies de développement. Si les plus anciennes ressemblent à des tours HLM avec leurs nombreux étages, les plus récentes ne peuvent pas dépasser la cîme des arbres (de ce que j'ai compris) : la vue sur la mer dépend maintenant surtout de la hauteur et de l'orientation du terrain. Les dernières semblent aussi avoir perdu leur nom. Dommage, car nommer les logements, je trouve, une jolie habitude locale.