Deux balades loin des foules, près des temples
Oyez, oyez, ce que je m'apprête à relater contient deux très bons plans visiter Kyôto sous un angle inhabituel. Tout ce qu'il vous faut, c'est le guide Hiking in Japan pour être sûrs de ne pas vous perdre dans les collines qui surplombent la ville !
Vue depuis l'un des bûchers du Daimonji
Le premier itinéraire part de Fushimi Inari, un sanctuaire shinto quelque peu éloigné du "centre-ville" mais néanmoins très connu pour ses milliers de torii (portiques, ici vermillons) donnés en offrande au dieu Inari, qui forment des tunnels et montent jusqu'au sommet du mont Inari.
Le début de la promenade, le plus fréquenté, nous oriente au travers d'un labyrinthe de tunnels rouges sous lesquels la lumière du jour ne passe pas entièrement. Peu à peu, la pente s'affirme et le parcours se jalonne d'autels et de maisons de thé. Au point culminant (233m, c'est pas la gloire si on regarde Nantai San...), il n'y a déjà plus beaucoup de monde.
Le sentier nous fait ensuite redescendre par l'autre flanc de la colline, pour le coup presque désert alors que l'enfilade de torii se calme puis s'arrête. L'atmosphère y est plus forestière, plus intimiste, de petites concentrations d'autels apparaissent ici et là autour de sources et de ruisseaux.
Enfin, le sentier récupère la banlieue résidentielle aisée de Kyôto par le flanc de la colline, nous permettant de passer jeter un coup d'oeil au Tôfuku-ji, un temple bouddhiste zen dans toute sa splendeur (hélas nous n'aurons pas le temps d'en visiter les jardins...). Depuis le sommet du mont Inari, nous n'aurons croisé aucun occidental, ce qui est notable pour Kyôto.
Le Tôfuku-ji...
La deuxième balade est encore plus étonnante car, bien qu'elle débute juste derrière le Pavillon d'Argent, il s'agit d'une promenade visiblement habituelle pour les citadins en mal de nature : joggers, familles. L'idée est de monter sur le flanc de la colline du Daimonji (300-350m de dénivelé), d'où l'on a une vue incroyable sur la mégalopole Kyôto-Osaka-Kobe.
Les jardins du Pavillon d'Argent sont conçus pour être beaux d'une façon différente à chaque saison. Avis pour l'été : ils sont nettement plus beaux que ceux du Pavillon d'Or !
Cette vue est une chance : la colline est déboisée car chaque année aux alentours du 15 août on y installe d'immenses bûchers qui, en se consumant, forment un immense kanji (caractère) qui veut dire "grand" (très malin !). Cet embrasement est l'une des fêtes traditionnelles les plus connues de Kyôto, et hélas nous le ratons à une ou deux semaines près...
Remplir sa gourde près de Jizô (petits bouddhas à "bavoirs"), c'est possible au Japon !
Nous avons tout de même droit à une vue plongeante sur la ville, à l'issue d'une montée riche en escaliers et avare en lacets (une habitude japonaise ?). Sur les chemins, à quelques centaines de mètres des alignements de boutiques de souvenirs, ceux que nous croisons nous disent bonjour, nous indiquent le chemin, apprennent que nous sommes français et ressortent leurs souvenirs de voyages à Paris...
De plus, l'ascension peut facilement se coupler avec la visite de quelques temples et avec une promenade le long du pittoresque chemin de la philosophie.