Un village magique

Enfin, l'arrière-Pays ! Trois ans plus tard, Un enfant de plus et des vagues de confinement passées et repassées, nous avons franchi le col de Vence pour marcher dans la montagne qu'on voit depuis chez nous. Il était temps ! Le choix de la balade, orientée par des amis bien calés en matière de sorties, était parfait pour une sortie en famille : le plateau de Saint-Barnabé, situé sur le territoire de la commune de Coursegoules (notez les sonorités provençales du toponyme), n'est déjà plus tourné vers la mer. Il est relativement plat, plutôt élevé (environ 1 000 mètres au dessus de la mer) et présente beaucoup d'atouts pour les enfants.

L'objectif de la balade était le village Nègre, un dédale de rochers calcaires mangés par des millénaires d'érosion (un lapiaz pour les géologues) qui lui donne une forme de petit village de maisons tordues. Après une petite marche sans effort notable, voilà les rochers : parfois tordus, parfois empilés comme des jouets, courant parfois au ras du sol, lézaRdés de fissures où pousse abondamment le thym.

Les enfants s'en sont donné à coeur joie car la roche, très adhérente, était parfaite pour grimper (sous supervision des parents of course). L'espace étant bien circonscrit, aucun problème pour trouver un espace plus plat pour pique-niquer ou sortir les ballons. Enfin, la faune locale (mention spéciale aux scarabées bousiers) a fait le reste et les enfants sont repartis ravis. 

 

Mais ce qui m'a vraiment plu dans ce "village", c'est son aspect irréel : s'il était en Islande, il serait considéré comme un village d'Elfes. En Polynésie, ce serait sûrement un endroit Kapu / Tabou. Je suis étonnée de n'avoir trouvé aucune légende autour de ce lieu pourtant appelé "village" comme si on s'était attendu à ce qu'il ait des habitants.

 

Pourtant, des ruines d'habitations témoignent d'une occupation humaine du temps où l'on vivait de petites cultures et d'élevage sur le plateau : il  y aurait eu matière à rumeurs et histoires. De cette occupation, il ne reste qu'un centre équestre et quelques exploitations agricoles à l'entrée du plateau. Mais c'est dans sa solitude, ponctuellement troublée par des promeneurs, que l'on trouve toute la magie du lieu. Les nuages de la brume littorale qui nimbaient les abords du plateau a achevé de peaufiner l'atmosphère surréelle du plateau. Bref, je recommande.