Paulilles, dynamite et littoral
Entre Argelès et la frontière espagnole, le littoral des Pyrénées Orientales est une succession de criques abritées des coups de vent de la Méditerranée et nichées au pied des montagnes, permettant la culture de la vigne sur les coteaux. Pittoresque en somme, le must étant sans aucun doute la petite ville de Collioure.
Pourtant ce secteur a aussi abrité, au Sud de Port-Vendres, une activité des plus spécifiques : la dynamiterie de Paulilles. Très importante jusque dans les années 1970, ses explosifs ont servi entre autres au creusement du canal de Panama ou à la construction de la base spatiale de Kourou en Guyane. l'usine a été volontairement isolée au fond d'une anse (le processus de fabrication complexe a vu de nombreuses explosions accidentelles, à ce qu'il parait...). D'ailleurs les familles vivaient ici presque en autarcie, et le complexe abritait écoles, logements... Une petite ville en soi.
Suite à sa fermeture définitive en 1984, l'usine en friche donnait l'image (rare) d'un paysage industriel craignos en bord de mer (imaginez Roubaix à Collioure...). C'est alors que le conservatoire du Littoral, dont l'objet est de racheter (quel qu'en soit le prix) des bouts de littoral pour les rendre à la nature, est intervenu.
Aujourd'hui, Paulilles a été réaménagé dans un complexe d'une vingtaine d'hectares qui combine à merveille le patrimoine historique (musée et bâtiments conservés...), naturel (jardins et pinède) et plage. Que demander de plus qu'une visite au musée qui se termine par une baignade ? Quelque part, c'est aussi réconfortant de voir que l'on est capable de tels aménagements dans un secteur où le tourisme balnéaire est légion. Le projet logique aurait été une (autre) marina avec résidences touristiques... Merci le Conservatoire du Littoral !