Le long du sentier de Tire-Poil
Oups, je suis à la bourre ici. La faute à un déménagement (local, on reste sur la Côte d'Azur !) qui nous prend beaucoup de temps et d'énergie. Heureusement, les choses devraient se tasser d'ici la fin du mois... Le hasard faisant mal les choses, j'ai multiplié les visites ces derniers temps et les sujets pour ce blog s'accumulent. Je vais tâcher de rattraper le retard petit à petit ! On commence en fanfare avec une petite randonnée littorale que j'avais envie de tester depuis un moment : le sentier de Tire-Poil au Cap d'Antibes.
Avant toute chose, une petite pause toponyme s'impose : oui, tire-poil comme une épilation. L'origine de ce nom fait apparemment débat : le provençal "tira-peou" pourrait vouloir dire qu'il y avait tout plein de ces petites plantes qui s'accrochent aux vêtements (et aux poils donc), mais aussi qu'on y attrapait beaucoup de poissons. Une interprétation plus poétique dit que le nom viendrait des rochers hérissés comme des poils qui bordent une partie du sentier. Le fin mot de l'histoire n'existe pas, mais vous pourrez trouver plein d'informations intéressantes sur le site de la ville d'Antibes, ici.
Retour à notre promenade donc. Ce sentier tout équipé (il s'agit surtout d'un chemin dallé) longe une bonne partie du cap d'Antibes, entre le pied des villas des milliardaires et la mer. On boucle la balade en coupant par les rues intérieures du cap, depuis la villa Eilenroc. Le littoral de cette partie du cap est déchiqueté, proie facile des vagues et coups de mer - d'ailleurs le sentier est fermé à la moindre alerte. Une série d'escaliers avec rampes et parfois grillages anti-ressac permet de franchir ces obstacles, mais une source familiale me souffle à l'oreille qu'il n'y a pas toujours eu autant de sécurité...
Concrètement, l'itinéraire (4 km environ) est parfaitement pratiquable avec un enfant de 4 ans, même s'il faut rester vigilant dans les portions les plus en surplomb de la mer, et prévoir à boire car il fait vite chaud dans cet univers plutôt minéral. Heureusement, quelques criques baignables s'offrent à nous en fin d'itinéraire, du côté de la villa Eilenroc. Historiquement, ce bout de littoral était entièrement privatisé par les riches propriétaires des villas adjacentes qui en faisaient leurs plages particulières, y installaient leurs pontons et y amarraient leurs yachts. La loi Littoral a mis fin à ce privilège et le sentier a redonné un accès à la mer pour tous sur cette partie du Cap, même si les caméras de surveillance et la présence presque non stop de grands murs côté terre nous rappellent que cette ouverture est plus une fenêtre qu'une autoroute. Si ça se trouve, voilà le vrai sens de tire-poil, un agaçant bout de littoral public qui hérisse les riches propriétaires voisins ?