Pendulaire

Ca y est, j'ai sauté le pas... En déménageant loin de mon travail, je suis devenue pendulaire. Entendez par cela que je suis venue grossir les rangs de millions de citadins (et plus particulièrement franciliens) qui passent chaque jour une partie conséquente de leur journée dans les transports entre leur domicile et leur travail. En l'occurrence pour moi les transports ont lieu dans un des lieux les plus blasants, sales et anxiogènes qu'il soit : le RER (Réseau Express Régional pour les novices).

La routine se faisant, je dois lutter de plus en plus pour ne pas me transformer définitivement en personne détestable prête à écraser des pieds pour sortir avant que les portes ne se referment, à faire semblant de dormir pour ne pas céder ma place aux personnes qui en ont plus besoin ou à soupirer bien fort pour faire comprendre au voisin bruyant / fumeur sur quai qu'il m'incommode.

Mais peace and love, enfin ! Etre serrés comme des sardines ne doit pas nous faire oublier notre condition d'humains ! Il existe plusieurs moyens de réenchanter le trajet RER. Dans mon cas (je suis chanceuse : malgré le temps de trajet je n'ai pas de correspondance et suis assise tous les matins), mon occupation durant le trajet détermine beaucoup mon humeur.

Mon occupation récente. Si la motivation est là, d'autres pourraient suivre...

Le meilleur réenchantement que j'ai expérimenté est encore le contact humain. Non pas le contact physique d'une personne en surpoids débordant sur mon siège ou d'une aisselle au niveau de mon nez, non non, une vraie conversation commençant par un bonjour ou finissant par bonne journée, un sourire, un regard curieux lancé sur la lecture du voisin... Je l'accorde, l'occasion s'y prête rarement. Paradoxalement le plus fédérateur, d'expérience francilienne, ce sont les grèves ou les incidents d'exploitation, enfin tout ce qui nous fait sortir le nez de notre smartphone.

...Bref, le RER est devenu un élément important de ma vie et il me donne une nouvelle matière à réflexion...