A toute vapeur dans les Alpes du Sud
Je suis plutôt absente ces temps-ci. L'été avance et amène les vacances, temps durant lequel je ne trouve paradoxalement pas plus de temps libre pour bloguer, les activités en famille prenant d'autant plus le dessus (je ne parle pas de la connexion Internet). Revenons donc à une sortie de fin de printemps qui a toute sa place ici, et que nous espérions faire depuis notre arrivée dans la région.
Le train des Pignes propose l'un des derniers parcours en train à vapeur de France. Comme ses cousins français (baie de Somme, Cévennes ou encore le train des plantations en Martinique), il ne fonctionne que grâce à une équipe de passionnés essentiellement bénévole, à la récupération de vieux wagons de bric et de broc et à la présence de touristes en recherche d'une expérience de voyage différente. Tout ceci fait que le train ne circule qu'une fois par semaine (deux ou trois fois en juillet et août), sur un itinéraire limité : il faut aller le chercher à Puget-Théniers, dans l'arrière-pays Niçois. On peut s'y rendre en train, car la ligne moderne du train des Pignes part de Nice et se termine à Dignes, ou venir en voiture.
Le voyage en train à vapeur est extrêmement dépaysant : la locomotive crache et souffle (ne pas s'habiller en blanc, surtout si vous comptez passer du temps à l'extérieur), les wagons sont tout de bois revêtus et la vitesse moyenne est si lente qu'on a tout le temps de profiter du paysage. Ca tombe bien, le décor des Alpes du Sud est magnifique, même si le train reste en fond de vallée. Les voitures klaxonnent au passage du train, on devine des photographes sur les talus. Last but not least, le train dessert deux villages de caractère, Entrevaux et Annot dans les Alpes de Haute-Provence (j'aurai l'occasion d'en reparler).
Cette sortie est idéale pour les enfants, qui reconnaissent tout de suite le train à vapeur (le fameux "tchou tchou") même s'ils n'en ont jamais vu en vrai. A notre grande surprise, même la petite dernière a apprécié le voyage, elle qui est d'ordinaire impatiente dans les transports !
Tout ceci nous a donné bien envie de revenir tester la ligne du train des Pignes, cette fois dans son entier, avec un weekend à Digne à la clé. Enfin, quand les tunnels du bout de ligne seront réparés, car l'exploitant indépendant (la ligne n'est pas gérée par SNCF) peine à retaper les tronçons abîmés ponctuellement par les éboulements tombés des sommets des Alpes du Sud.