Hanami bulgare à Paris
Vive la mondialisation ! A l'origine de ce post, un cadeau bulgare : une Martenitsa. C'est une tradition de mars (que j'ignorais complètement) basée sur l'offre d'une petite amulette rouge et blanche.
Pour simplifier, il faut la porter sur soi, en évidence de préférence (on peut dire que je ne me suis pas loupée sur ce coup là !), et l'accrocher dans le premier arbre en fleurs qu'on aperçoit (il y a aussi une histoire de cigogne, mais on laisse tomber en région parisienne...). On fait alors un voeu dont la réalisation est liée à des conditions sur lesquelles je ne vais pas m'attarder ici. Apparemment c'est une réelle tradition en Bulgarie, et en mars il n'est pas rare de voir des arbres couverts de petites poupées et de bracelets rouges et blancs.
Bref. J'ai donc reçu ma toute première martenitsa, et c'est non sans fierté que je l'ai arborée durant presque une semaine. Je planifiais même une recherche d'arbres en fleurs dans les parcs parisiens pour ce weekend, mais malheur ! Je suis tombée par surprise sur un magnifique spécimen.
Et pas des moindres : un prunus cerrulata (merci wikipedia) ou cerisier du Japon, en pleine floraison. Un peu tôt vous me direz, mais le beau temps de la semaine et l'agitation souterraine du forum des halles semblaient avoir décalé son rythme saisonnier. Un cerisier du Japon, en pleine floraison, ça donne le Hanami, la période de pique-nique / contemplation sous les fleurs au pays du soleil levant.
Le problème c'est que mon arbre est situé bien en vue, photographié par des flux incessants de touristes, quand les SDF du coin ne font pas la sieste devant. Parisiens, vous l'avez déjà vu. Et je ne parle pas de la clôture qui me séparait de ses branches... J'ai donc tourné autour du pot pendant quelques jours, tentant l'approche à des heures de petite affluence mais peine perdue, le monument est trop visible. Finalement j'ai pris mon culot à deux (quatre, six) mains, tiré quelques branches et voilà ma petite martenitza accrochée à ses sakura !
Je suis revenue un peu plus tard, la petite dame tenait bon. Un papa expliquait à sa petite fille : "tiens, les premiers arbres en fleurs, regarde comme c'est beau !". Sô desu ne !