Palimpseste
Je l'avais appris en cours de lettres : l'art est une éternelle réécriture d'oeuvres. Il ne s'agit pas de plagiat mais d'une réutilisation des mêmes thèmes et symboles en les présentant sous une autre forme (allez j'ai réussi à caser ma minute littéraire, je peux aller me coucher maintenant).
L'art des rues est un mode d'expression comme un autre et, comme les moines copistes du moyen-âge qui pratiquaient le palimpseste ("recyclage" de parchemins usagés, le parchemin neuf étant alors une denrée rare) les artistes du XXe arrondissement recouvrent leurs oeuvres d'oeuvres, sur un ancien dépôt de bus RATP désaffecté de la rue des maraîchers. L'aspect de cette gigantesque fresque change de semaine en semaine voire de jour en jour, alternant simples signatures et quelques magnifiques dessins.
Le lieu est voué à la démolition : quel dommage, j'aime l'idée qu'il reste quelques "pages blanches" urbaines sur lesquelles projeter autre chose que la réalité parisienne.