Marcovaldo : l'homme, la ville, la nature

Lecteur, ne sois pas repoussé par ce titre digne d'un sujet de bac de français. Car l'oeuvre que je relis en ce moment est à la base un livre pour enfants !

L'histoire est simple : Marcovaldo est manoeuvre (traduisez : pauvre) dans une grande ville italienne et tâche de garantir à sa femme et ses multiples enfants le pain quotidien. Mais c'est aussi un grand rêveur qui oublie la monotonie de sa vie en recherchant tout ce qu'il reste de la nature dans la grande métropole bétonnée... Chapitre après chapitre, saison après saison, il trouve de nouvelles combines pour s'évader à moindre frais : pêche en eaux troubles, chasse à la perdrix en engluant son toit, jusqu'à la cueillette des champignons dans les bacs à fleurs municipaux ! Bien sûr le monde n'étant pas idéal, Marcovaldo finit toujours attrapé par la police, gelé, intoxiqué, engueulé par sa femme...

Il y a du cocasse dans ces petites histoires, à mi-chemin entre l'humour à la Bip-Bip et Coyote et les nouvelles grinçantes de Roald Dahl (auteur fétiche !). C'est aussi terriblement ironique et triste et je le ressens bien plus maintenant, alors que je vis en parisienne, qu'à ma première lecture au collège. Reste-t-il de la nature en ville ?
J'ai connu Italo Calvino pour plusieurs autres belles histoires (je recommande l'auteur), mais celle-ci reste de loin ma préférée. Et puisqu'elle parle de ville et du manque de nature, elle a sa place ici !