La Nouvelle-Zélande en quelques impressions

Difficile de partir en voyage sans emporter quelques clichés avec soi. Je pense qu'il ne faut surtout pas s'empêcher d'en avoir : l'intérêt est justement de les confronter à la réalité du terrain. Je m'attendais à tester le bout du Monde, voir la Terre du Milieu, m'imprégner d'une culture unique et d'une nature sauvage... Voilà quelques grandes idées qui ressortent de mon séjour en Nouvelle-Zélande. Après c'est promis, fini la théorie et on passe à la revue de terrain !

 1 - La terre n'appartient à personne !

La culture néo-zélandaise est en fait assez récente : les Maori sont présents depuis l'équivalent du Moyen-âge chez nous, les Européens depuis le 18e siècle. Avant, c'était de la nature pure. L'une des dernières grandes terres non occupées par l'homme je suppose. L'arrivée de l'homme a profondément modifié cette nature et elle n'a plus grand chose aujourd'hui de ce qu'elle a été à l'origine : l'histoire révèle que des espèces végétales ont été introduites et des espèces animales éteintes par l'occupation Maorie, avant même l'arrivée des occidentaux (qui ont certes considérablement accéléré le processus).

Et pourtant, on se rend compte sur place que sa nature est le principal argument de vente de la Nouvelle-Zélande !

En haut : le mouton, espèce introduite et manifestement pas en voie de disparition. En bas : waka (canoe) maori dans les eaux chauffées par la géothermie du lac Rotorua.

2 - Une nature extraordinaire... Pour ceux qui prennent le temps d'observer

La nature donc. Comme l'Australie, la Nouvelle-Zélande s'est séparée très tôt du méga-continent initial et de nombreuses espèces animales et végétales ont évolué d'une façon unique depuis le temps des dinosaures... Mais à l'inverse de l'Australie, où les espèces en question sont impressionnantes et faciles à observer (kangourous...), il faut apprécier la botanique et l'ornithologie pour déceler le côté unique de la Nouvelle-Zélande. Prenons l'animal emblématique du pays, le kiwi : oiseau de la taille d'un poulet, observable uniquement la nuit et en voie de disparition... Les forêts ont un côté différent, mais il est difficile de pointer du doigt les espèces endémiques sans manuel de botanique, hormis les fougères qui sont omniprésentes.

En fait, c'est plutôt intéressant de ne pas avoir ces trésors sous notre nez. Rechercher les espèces endémiques devient une sorte de chasse au trésor, c'est plutôt amusant.

Et pour être tout à fait juste, il y a quand-même du grandiose et du différent, en particulier du côté des montagnes. L'oeil français non habitué aux reliefs volcaniques a de quoi s'en mettre plein la vue, j'y reviendrai !

En haut : le pohutukawa, arbre de Noël local qui se pare de fleurs rouges en décembre. En bas : un weka (espèce de volaille locale menacée) débusqué dans un fourré de l'île du Sud.

3 - Le nouveau tourisme de masse

Je pensais croiser beaucoup de backpackers européens voire américains, mais le touriste néozélandais est en fait difficile à cerner : familles, couples, amis, en camping-car, en voiture ou en bus, venus pour la Terre du Milieu ou en cours de tour du Monde...

C'était aussi ma première occasion de côtoyer des touristes de pays émergents, essentiellement Chinois et Indiens. C'est amusant d'observer les différences entre cultures. Nous autres occidentaux recherchons surtout des expériences marquantes. On n'est pas fous de bains de foule. Les chinois et Indiens semblent surtout rechercher des images, surtout s'ils sont dessus. Un petit côté "j'y étais" plus poussé que le nôtre, qui peut être irritant dans les lieux les plus bondés, mais reste amusant la plupart du temps.

En haut : contemplation sur le port d'Akaroa (Ile du Sud) - En bas : il faut jouer des coudes pour voir jaillir le geyser Lady Knox (île du Nord).

4 - La chaleur d'un peuple

Si la nature de Nouvelle-Zélande est son argument de vente n°1, je ne veux pas être injuste avec le peuple kiwi qui se trouve être très accueillant pour ce que nous avons vu, que ce soit dans les établissements touristiques ou dans la rue (se faire inviter à une soirée privée de nouvel-an par un inconnu, c'est inédit pour moi !). Autre observation, j'ai rarement vu autant de personnes pratiquant des sports ou loisirs de plein-air et la liste est quasi-sans fin, du bateau au jogging en passant par l'équitation. L'été qui arrivait expliquait sûrement en partie cette ambiance plutôt légère...

Pour ne rien leur enlever, les kiwis ont un sens de l'humour mordant qui s'observe un peu partout, dans les menus des bars, la bouffe de supermarché ou sur les plaques d'immatriculation des voitures.

En haut : vu sur un parking de Christchurch. En bas : paddle + chien à Wellington.

5 - Les coulisses d'un film

Je m'attendais à être transportée en Terre du Milieu. Finalement ce qu'apporte la visite des lieux de tournage (plutôt nombreux dans notre voyage de geeks !) nous apprend beaucoup de choses sur les trucs et astuces du tournage, mais ce n'est pas une immersion en Terre du Milieu. On découvre qu'il n'y a qu'une charpente en bois sous les trous de hobbits, que les barrières ont été moisies au yaourt pour avoir l'air vieilles, que la butte d'Edoras a été retouchée par ordinateur... Normal finalement, ce sont des trucs habituels de films. C'est fou de se dire qu'on voit plus des hangars de Weta Workshop en regardant les bonus DVD du Seigneur des Anneaux qu'en allant voir sur place !!

Reste l'ambiance générale et les paysages montagneux de l'île du Sud qui dégagent une ambiance de Terre du Milieu, pas de doute.

Croyez-le ou non, c'est sur les hauteurs de cette colline de Queenstown qu'ont été tournées certaines scènes du peuple du Rohan entre Edoras et le Gouffre de Helm (les Deux Tours) : l'attaque des Wargs, Aragorn trainé dans un ravin, et la mythique scène du ragoût d'Eowyn.