Au paradis de la bigarade
Voici une entreprise locale comme je les affectionne ! Originaire de Vallauris, avec un nom tiré de l'orange amère ou bigarade, Nerolium est un survivant de l'ère agricole et florale de la Côte d'Azur. C'est en fait une coopérative agricole dont l'usine est d'ailleurs toujours implantée à Golfe-Juan, sur le littoral, tandis qu'un ancien site de distillation en centre-ville est devenu une jardinerie qui vend aussi les produits de la marque. Sa spécialité ? Tout ce que l'orange amère peut offrir : huile essentielle, eau de fleur d'oranger, mais aussi vin d'orange ou marmelades et confitures en tout genre. Dans la boutique de Vallauris, on peut même acheter des oranges et citrons qui ont poussé sur le territoire de la commune !
Ces produits tiennent d'un savoir-faire agricole et industriel qui tend à se perdre dans la région, même si les parfumeries sont encore légion dans la ville voisine de Grasse. Et surtout, c'est en tirant ce fil que j'ai découvert le vaste sujet de l'orange amère, qui pousse partout par ici : dans les jardins, les parcs urbains, le long des rues... Pourquoi avoir planté partout cet arbre fruitier dont les fruits ne sont pas consommables tels quels (on ne l'appelle pas orange amère pour rien) ? Wikipedia nous apprend que le goût pour la bigarade remonte au moins à la Mésopotamie, et que son exploitation avant tout pharmaceutique a suffisamment convaincu pour que des arbres soient implantés tout autour de la Méditerranée, avant de coloniser les zones ensoleillées du Nouveau Monde.
Aujourd'hui, le bigaradier est exploité toute l'année : à la fin de l'hiver, les oranges mûres servent à confectionner confitures et confiseries. A la fin du printemps, on récolte les fleurs d'oranger qui serviront à faire l'eau qui porte leur nom. L'automne venu, les oranges vertes sont utilisées pour l'extraction d'huile essentielle. Voilà un produit local et saisonnier, et Nerolium se charge de le transformer pour nous, toujours localement. Difficile de faire plus vert !