Région sous tension
L'environnement est un sujet qui me tient spontanément à coeur. Il se trouve que la Côte d'Azur est une région particulièrement sensible aux questions écologiques, plus sans doute que bien d'autres régions françaises. Petit passage en revue à la lumière de mon expérience personnelle :
Au bord d'une mer fragile
S'il est dit et connu que la Méditerranée est la mer la plus polluée au Monde, elle n'est pas encore morte. Je suis navrée de voir à quel point les déchets finissent facilement dans l'eau : un coup de vent, des poubelles mal protégées, quelques esprits (volontairement ou pas) ignorants... Les eaux de pluie amènent canettes, bouteilles en plastique mais aussi paquets de cigarettes, déchets de chantiers, pots de yaourt... Jusque dans la mer. Sans filet de protection, car seules quelques villes du littoral ont pour l'instant investi pour filtrer les accès. Il y a quelques années, un robot a filmé les fosses sous-marines au large de Cannes et Monaco et y a trouvé de véritables décharges où le plastique s'empilait sans faire mine de se biodégrader.
Petit florilège des caniveaux de mon quartier
Que reste-t-il du littoral ?
Le tourisme a encouragé la Côte d'Azur à s'urbaniser très tôt, bien avant que des lois protègent les littoraux de la ville. Les plages y sont souvent directement bordées par la route, puis le chemin de fer et l'autoroute. L'érosion faisant reculer le trait de côte (car les littoraux bougent naturellement), il a fallu apporter un petit coup de pouce pour qu'elles puissent continuer à attirer des touristes, et qu'elles ne menacent pas la route côtière. Résultat : tous les ans avant l'été, des camions bennes viennent renflouer les plages d'Antibes et Cannes. Sans eux, que resterait-il de la côte ?
En hiver, la plage de Juan-les-Pins perd de sa superbe
Un climat méditerranéen naturellement sec
J'adore la végétation du Sud, ses pins caractéristiques, ses essences parfumées... Mais en contrepartie, ce climat très sec est partculièrement vulnérable aux incendies. Les salariés de Sophia Antipolis le savent : ils sont obligés de garer leur voiture en marche arrière, pour pouvoir évacuer rapidement en cas de problème. La sécheresse qui sévit en ce moment, alors que l'été est encore loin, promet d'ailleurs une saison chaude tendue. Dans ma ville, nous devons déjà faire attention à notre consommation d'eau et le remplissage des piscines est interdit. Voilà qui promet...
En première ligne du changement climatique
Le climat méditerranéen est l'un des plus vulnérables à la hausse des températures à cause de ses risques endémiques d'épisodes climatiques extrêmes - entendez par là les sécheresses et les inondations, cf. la récente tempête Alex dont plusieurs vallées de l'arrière-pays niçois ne se sont toujours pas remises. Les années passant, l'exposition aux risques déjà connus devrait s'accentuer (sauf peut-être pour les tremblements de terre, maigre consolation)et les gouvernances locales vont avoir fort à faire pour y faire face.
Bref, j'habite dans une région où la prise de conscience écologique est particulièrement facile, car tout est à portée d'yeux... Quand on veut bien le voir. Espérons que la réponse humaine sera à la hauteur de l'enjeu !