Retour au Musée Océanographique de Monaco
Je dois avouer qu'avoir des enfants peut être pratique à certains égards. C'est par exemple un excellent prétexte pour retourner dans les parcs et musées plutôt destinés aux têtes blondes... C'est aussi ce qui nous a décidés à partir en excursion une journée à Monaco. Non pas pour la marina, les gratte-ciels et le circuit de F1 mais pour le Musée Océanographique.
Mon regard d'enfant, il y a 30 ans à peu près : des aquariums et surtout, SURTOUT le squelette de Baleine. On n'y avait passé qu'une journée, mais quelle journée marquante ! Habitant désormais à côté, j'avais mis le musée sur la liste des choses à faire en famille et quand la pandémie, les maladies infantiles et les tâches quotidiennes nous l'ont permis, nous avons sauté dans le train.
Mon regard d'adulte : le bâtiment est absolument splendide. Construit pour accueillir les collections du prince Albert 1er, grand passionné de la mer et explorateur invétéré au tout début du XXe siècle, il regorge de petits détails et de références au monde marin : mosaïques, bas-reliefs, fresques, jusqu'aux lampes et au mobilier. Les aménagements plus récents sont venus sublimer l'ensemble, amenant une muséographie très léchée : les salles qui abritent les collections du Prince, aménagées comme un cabinet de curiosités, contrastent avec le sous-sol dédié aux aquariums qui nous donne l'impression de littéralement plonger sous l'eau (mention spéciale au faux-plafond imitation surface de l'eau). En revanche on devine l'origine de la collection initiale, acquise lors d'expéditions où le plaisir de la chasse devait se mêler à l'intérêt scientifique... Un peu moins glamour à reconsidérer en plein effondrement de la biodiversité.
Leur regard d'enfant : le toit du musée a accaparé une bonne partie du temps de visite, entre le restaurant kids-friendly (apparté adulte : il ne paie pas de mine, mais le rapport qualité-prix est excellent), l'aire de jeux et le vivarium qui abrite plusieurs grosses tortues terrestres. Les aquariums ont eu leur part d'intérêt pour N., quatre ans, mais c'est surtout l'exposition immersive qui a remporté tous les suffrages : des projections interactives aux murs et au sol permettaient de passer une journée dans un récif de la Grande Barrière. Poissons clowns qui se cachent quand on passe devant leur anémone, bénitiers qui se referment sur les pieds, poissons qui font demi tour... Mais aussi requins, raies mantas et baleines à échelle 1/1 ont garanti une bonne demi-heure de course folle. Manque de chance, l'expo était aménagée dans la salle de la Baleine. Le fameux squelette était partiellement visible en levant la tête, mais ça n'était pas ça... Heureusement, on pourra revenir !