Journées du patrimoine, mode d'emploi
Aaah, les journées du patrimoine. Concept très intéressant : rendre musées et monuments accessibles à tous, ouvrir un maximum de portes normalement fermées au public. Mais pour le visiteur ignorant (moi en l'occurrence : pour ma défense, c'est la première année que je me prends au jeu), ce sont des journées qui se préparent à l'avance, le risque étant de passer un moment pénible et frustrant.
Voilà les règles d'or que je retiendrai pour les années à venir :
1. Je m'assurerai d'être dans une grande ville qui participe vraiment à l'événement : j'étais à Paris pour l'occasion donc pas de problème, mais l'ouverture des monuments et le programme de visites guidées est parait-il très variable. Je me souviens avoir été à Beaune il y a quelques années, comme par hasard l'hospice était aussi payant que d'habitude...
2. Je préparerai un programme en béton avant de sortir : un plan à la va-vite préparé la veille sur Internet ne suffit pas ! Réveillées avec les poules, moi-même et une amie avions en tête de visiter l'Opéra Garnier. Je me voyais déjà gambader dans les coulisses où on range les décors et les costumes... Tout faux, monument fermé aux visites ce jour là, raison : visite d'un ministre (grmbl). Ca commence bien. Autre tentative, la Comédie Française : fermée, car visites complètes (ah bon, il fallait réserver ??). Après plusieurs échecs, le premier bâtiment dans lequel nous réussissons à rentrer est la Conciergerie, dont on ne peut visiter que deux salles : le reste, incluant la fameuse Sainte-Chapelle, est fermé pour raisons de sécurité. La moutarde commence à nous monter au nez...
3. J'achèterai le supplément du Parisien qui curieusement note ce qu'Internet ne nous indique pas forcément. Sur ce coup là il n'y a pas de solution radine, sauf aller le chercher directement au ministère de la culture où il est distribué gratuitement.
3. Je privilégierai les monuments fermés au public le reste de l'année : c'est le conseil donné par une âme charitable qui nous voyait pester en déchiffrant notre plan de Paris comme deux touristes égarées. Et elle avait raison. Nous finissons par nous rabattre un peu au hasard sur le Palais Royal, sorte d'annexe au Louvre située de l'autre côté de la rue de Rivoli. Palais que je ne savais ni fermé au public en temps normal, ni si bien occupé : ministère de la culture, le Conseil d'Etat et le Conseil Constitutionnel s'il vous plait ! Une visite superbe, dans laquelle les employés eux-mêmes présentaient leur métier et l'histoire de leurs locaux. Bourde suprême, nous avons bavardé un moment avec un conseiller d'état avant de nous rendre compte de sa fonction (je me revois lui demander : "et vous travaillez ici ?" -_-).
Rien que pour travailler là je me lancerais bien dans des études de droit moi !
J'en ai pris pour mes clichés. Je m'imaginais me promener dans les rues et rentrer n'importe où (dieu que je suis naïve), je me préparais à faire la queue pendant des heures... D'une part il n'y a pas tant de monuments qui participent à l'événement (et pourtant j'étais à Paris !), d'autre part il n'y a pas tant de monde qui se presse, pour peu qu'on ne tente pas sa chance à l'Elysée ou Matignon. Hors des monuments phares, l'ambiance est plutôt calme et propice à une bonne visite.
Bref, moyennant une préparation solide, il y a vraiment moyen de passer un bon moment, d'autant plus que (y avait-il quelque chose dans l'air ?) nous avons tapé la causette avec un bon nombre d'inconnus ce jour-là, visiteurs ou professionnels. Une expérience culturelle donc, mais aussi humaine...