Racines cheddoises
La journée du 25 décembre nous a ramené, moi et ma famille, chez ma grand-mère en Haute-Savoie. Et je me rends compte que je n'ai jamais évoqué Chedde, le village-petite-ville-banlieue-touristique où moi, mon frère et ma soeur avons passé une bonne partie de notre enfance. Ca tombe bien, cette période de fêtes me donne une irrepressible envie de raconter ma vie...
Vue de dessus... (vieilles photos usurpées à mon père)
Chedde est presque dans le cul-de-sac de la vallée de l'Arve : plus loin, il n'y a plus que Chamonix et c'est la frontière. La (ma?) vie tournait surtout autour de la grande usine Pechiney, mais le tourisme a gagné du terrain depuis 20 ans et les adrets (cf post précédent, héhé) se sont garnis de chalets.
Je passerai sur les détails, mais grandir en Haute-Savoie suppose des particularités, comme le ski obligatoire à l'école (ô souvenirs douloureux ! telle un Jean-Claude Dus en culotte courte, le planter de bâton m'a hanté un moment !) ou le fait que je regardais les avalanches tomber tout le printemps depuis la fenêtre de l'école.
Jeu-bonus : à votre avis, où suis-je ??
Je dois à Chedde ma première conception de l'espace, qui allait dans le sens de l'Arve : la première étape était la petite ville pour faire les courses (Sallanches), la deuxième le premier péage d'autoroute (Cluses), la troisième, bout du Monde, la grande ville (Annecy). [Parisiens, interdit de vous moquer !!] Il était tout naturel pour moi de m'ouvrir au Monde étape par étape, du petit au grand. Vision dont j'ai encore du mal à me séparer.
Et puis nous avons déménagé et Chedde est devenu une destination de vacances. Quoi de plus normal, une grande partie de la famille y réside. Et puis vous en conviendrez, ça pourrait être pire niveau géographique (Béthune ou Verdun, c'aurait été autre chose - sans ségrégation territoriale aucune, on s'entend ^^).
Vue du plancher des vaches au printemps...
L'une de mes grands-mères, à force d'insistance, réussissait à réunir une bonne partie de sa descendance chaque Noël, à l'occasion d'une semaine de festivités dans sa grande maison. Pour nous autres petits enfants, c'était la folie (aaaah les batailles d'oreillers cousinesques !). C'est vrai qu'à grand renforts de cadeaux et d'apparences, ces Noëls avaient vraiment quelque chose de magique. Douce naïveté de l'enfance ! Même si les choses ont bien changé depuis, ce 25 décembre, j'avoue, le sapin décoré et ma mamie dans la cuisine masquaient presque les prises de conscience héritées de l'adolescence...
De tous les chez-moi que j'ai pu avoir, Chedde a été le plus étalé en durée (huit ans à peu près) et j'y retrouve une partie de mes "racines". Même si concrètement, à part la famille (mon arbre généalogique côté maternel peuple une partie de la vallée), je ne connais plus personne - je ne saurais même pas reconnaitre mes amis de primaire. Pour ceux qui sont encore là.