Le pouvoir des choses

Il y a deux expositions très sympas en ce moment au musée du Quai Branly (dont j'avais pourtant expliqué mes réserves sur la thématique pas très nette...). Elles concernent deux cultures de l'autre bout du Monde : les Samourais du Japon et les Maori de Nouvelle Zélande, et réussissent toutes les deux à nous apprendre plein de choses.

Concernant l'exposition sur les Maori, il est important de préciser qu'elle a été conçue par le musée de Wellington, par une communauté maori soucieuse de faire connaitre ses traditions et ses luttes (pour le droit des terres, notamment). Pas de dérive néocolonialiste possible ! Elle s'axe sur l'importance apportée aux objets dans une société où le prestige, le respect de l'environnement et la généalogie sont maîtres. Plus qu'une simple exposition de choses, elle nous démontre, comme le dit son slogan, que "leurs objets ont une âme". (Et elle renforce mon envie de visiter un jour la Nouvelle Zélande... Mais c'est autre chose !)

 

L'exposition sur les Samourai n'a qu'un seul angle de vue : l'armure et l'armement du guerrier japonais des origines à l'interdiction de porter le sabre décrétée à la fin du 19e siècle. Grosse surprise : l'armure du riche guerrier a été, au fil des siècles, un instrument de prestige qui a justifié tous les maquillages, avec pour résultat une tenue alliant efficacité à la guerre et look impressionnant : moustaches, cornes et bois de cerf, "nez d'occidental" (!), mais aussi des inspirations plus louches telles que le "casque melon", "bambou" ou encore ce fabuleux "casque aubergine" qui m'a déclenché un bon fou rire.

C'est fou, la puissance que ce look guerrier a eu dans l'imaginaire collectif japonais (voir les héros et méchants des mangas) mais aussi occidental (Dark Vador) !

 

(En bas, ledit casque - aubergine)